Portes d’embarquement : bien plus qu’un simple passage
Les portes d’embarquement et la sérénité à bord
Il y a une phrase que j’entends souvent dans mon métier de contrôleur SNCF. Quand je rentre dans une voiture du TGV au moment du contrôle, je souris, je lance mon habituel « Mesdames, Messieurs, bonjour, contrôle de vos titres de transport », et là… la fameuse réplique tombe : « Encore ?! »
Alors forcément, je réponds, avec un semblant intrigué : « Comment ça, encore ? ».
Et eux, sincères, un peu interloqués, me disent : « Ben oui, on a déjà été contrôlés à l’entrée, avec les bornes ! »
C’est là que je souris, parce que c’est le moment parfait pour expliquer.
Non, ces bornes ne sont pas un contrôle au sens strict. Les portes d’embarquement ont été mises en place pour fluidifier et sécuriser l’accès aux quais. Elles vérifient simplement que chaque voyageur est bien muni du bon billet pour le bon train. Rien de plus, rien de moins. C’est une première étape pour garantir un trajet plus serein à tout le monde.
vous comme nous. Ces portes d’embarquement sont là pour éviter que des personnes sans titre valide ne montent à bord, ce qui permet de réguler le flux et d’éviter les situations inconfortables pendant le voyage.
En gare, on n’est jamais seuls. Les agents de gare restent présents, attentifs, disponibles. Ils sont à proximité immédiate des portes d’embarquement, prêts à intervenir en cas de besoin, à aider un voyageur un peu perdu ou à gérer un souci technique. C’est un vrai travail d’équipe, entre eux et nous, les contrôleurs. On partage tous le même objectif : rendre le voyage aussi fluide, sûr et agréable que possible.
Et puis, il y a ces moments un peu particuliers que les voyageurs remarquent sans toujours comprendre. Parfois, vous voyez plusieurs contrôleurs postés à côté des portes d’embarquement, bien avant même que le train ne parte. Non, nous ne sommes pas en train de tourner un film ou de tester une nouvelle procédure secrète — il s’agit tout simplement d’opérations de picking.
Le picking, c’est quand plusieurs contrôleurs, parfois d’autres équipes que celle du train, effectuent des contrôles ciblés au moment de l’accueil embarquement. Ces opérations permettent de vérifier la validité des cartes de réduction, des abonnements et des justificatifs associés. Sur les écrans situés au-dessus des portes d’embarquement, nous voyons le type de billet utilisé (carte Avantage, carte Liberté, tarif Jeune, etc.), ce qui nous permet de cibler nos vérifications.
Et non, rassurez-vous, nous n’avons pas encore développé de dons de clairvoyance ! Nous ne « savons » pas qui a une réduction ou non par simple regard : c’est la technologie qui nous aide, tout en gardant notre sourire bien humain.
Une fois le train parti, mon rôle ne s’arrête pas à dire bonjour et à passer entre les sièges. Le contrôle à bord, c’est bien plus qu’une formalité : c’est la continuité de ce qui a commencé sur le quai. Les portes d’embarquement filtrent, oui, mais elles ne peuvent pas tout vérifier. Nous, contrôleurs, nous assurons la vérification des cartes de réduction, abonnements, cartes avantages jeunes, sénior, ou encore des justificatifs nécessaires pour certains tarifs spécifiques. C’est un complément indispensable pour garantir l’équité entre tous les voyageurs.
Et puis, soyons honnêtes : malgré la technologie, il reste toujours quelques malins qui tentent de « suivre » quelqu’un au passage des portes d’embarquement, ou de contourner le système. C’est humain, mais c’est précisément pour cela que notre présence reste essentielle en plus de la sécurité. Pas pour sanctionner, mais pour assurer que le trajet de chacun se déroule dans les règles, et dans la sérénité.
Depuis la mise en place des portiques, il faut bien l’avouer, les choses ont énormément évolué. Avant, les contrôles étaient plus tendus, plus fréquents, parfois même mal perçus. Aujourd’hui, la porte d’embarquement agit comme un premier filtre, un garde-fou discret mais efficace.
Résultat : la fraude a considérablement diminué, et la vie à bord des TGV s’est améliorée. Les voyageurs sont plus détendus. On passe moins de temps à gérer les litiges et plus de temps à être dans ce que j’aime le plus : le contact humain.
Parce que oui, c’est ça, le cœur du métier. Ce n’est pas de scanner des billets à la chaîne, c’est d’échanger. Parfois, c’est une simple blague, un sourire, un bon mot. Parfois, c’est une discussion avec un habitué qui prend le même train chaque semaine. D’autres fois, c’est un touriste émerveillé qu’on aide à trouver sa correspondance. Ces moments-là, les portes d’embarquement ne les remplaceront jamais et tant mieux !
Elles facilitent notre quotidien, mais elles ne prennent pas notre place. Elles nous libèrent du stress du contrôle permanent pour nous recentrer sur ce qui compte vraiment : l’humain.
Quand je repense aux débuts, certains étaient sceptiques : « Encore un gadget de la SNCF », disaient-ils. Pourtant, aujourd’hui, je vois la différence. Le quai est plus calme, les flux mieux gérés, les montées à bord plus rapides. On ne se bouscule plus, on n’entend plus de « je monte juste voir si c’est mon train ». Chacun sait où il va, et le départ se fait dans une ambiance bien plus détendue.
Ce système des portes d’embarquement, c’est un peu comme un sas entre le tumulte de la gare et le calme du voyage. Un passage symbolique. Une frontière douce entre le quotidien et le temps suspendu du TGV. On y valide son billet, mais quelque part, on y valide aussi le début d’un moment de pause.
Et quand je marche dans les couloirs, que je vois les voyageurs s’installer, je me dis souvent que le train, c’est une expérience à part.
Il y a une poésie dans le mouvement, une lenteur choisie dans ce monde pressé. Et ces fameuses portes d’embarquement font partie du décor, comme un rideau qui s’ouvre avant le spectacle.
Alors, la prochaine fois qu’un contrôleur vous saluera dans le train et que vous serez tenté de dire « encore ?! », pensez à tout ça. Aux équipes qui travaillent en amont, aux agents en gare, aux systèmes mis en place pour votre confort. Le « encore » d’hier est devenu le « heureusement » d’aujourd’hui.
Et si, en passant les portes d’embarquement, vous avez le sentiment que tout est sous contrôle, c’est justement parce que, derrière, des femmes et des hommes veillent pour que votre trajet reste un plaisir.
À bientôt quelque part entre deux gares — Nicolas
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Auteur/autrice
n.jareno@reseauevaleo.com
